Chirurgie LCA (ligament croisé antérieur) près de Saint-Omer

1- La rupture du ligament croisé antérieur

Elle survient le plus souvent au cours d’activités physiques (sport collectif avec pivot et contact : football, rugby, basket, sports de combat) ou de sports individuels en pivot (ski et tennis).

Le patient chute et perçoit alors un craquement dans son genou avec une douleur intense le plus souvent très courte. Lorsque la douleur devient tolérable, le blessé qui tente de se relever, ne peut se tenir en appui sur le membre inférieur lésé qui est instable . Parfois, après ce craquement, le genou est peu gênant et autorise la poursuite de l’activité sportive. Dans les heures qui suivent, il faut noter le plus souvent un gonflement du genou en rapport avec un saignement intra articulaire.

2- Comment fait on le diagnostic des ruptures du ligament croisé antérieur ?

L’histoire du traumatisme va orienter vers la recherche de la rupture du ligament croisé (sport de pivot, craquements, douleur, gonflement).
Un avis médical spécialisé est nécessaire dans les 48 heures.
Un examen clinique minutieux et rigoureux du genou permettra d’évoquer le diagnostic.
Un bilan radiographique standard (en urgence ou des que possible) systématique, éliminera une fracture articulaire du genou.
Enfin, l’IRM (effectué à distance) permettra de confirmer le diagnostic en visualisant la rupture du ligament croisé antérieur (partielle ou complète), les lésions méniscales, ou les lésions ostéo cartilagineuses associées.

3- Conduite à tenir en cas de rupture du ligament croisé antérieur (LCA)

Le LCA n’a pas de potentiel de cicatrisation spontanée permettant de retrouver une anatomie normale. La rupture évoluera donc vers une sensation de dérobements du genou par laxité. La prise en charge dans les 48 heures, permettra d’immobiliser le genou par une attelle d’extension pendant une huitaine de jours avec un appui partiel sous couvert de cannes anglaises. Une ponction articulaire permettra d’éliminer le saignement intra articulaire et de favoriser la cicatrisation des lésions du genou. Des antalgiques seront associés ainsi qu’un glaçage régulier du genou. La rééducation antalgique sera débutée rapidement. Dans très peu de cas, l’indication opératoire sera retenue en urgence. Dans les autres cas, le plus souvent, l’intervention sera réalisée trois mois après le traumatisme pour reconstruire le ligament croisé antérieur et traiter les lésions intra articulaires associées notamment méniscales. L’indication opératoire dépendra de votre souhait de poursuivre une activité sportive avec pivot, de votre âge et de la fonction de votre genou après rééducation. Cette intervention de reconstruction du ligament croisé antérieur permettra également d’éviter l’évolution vers des déchirures méniscales ultérieures et l’apparition d’une arthrose du genou à long terme.

4- Principes de l’intervention chirurgicale : la LIGAMENTOPLASTIE

Votre chirurgien vous proposera de remplacer le ligament croisé antérieur existant par un nouveau ligament. Cette intervention est appelée LIGAMENTOPLASTIE. Plusieurs techniques chirurgicales existent mais toutes les techniques sont réalisées sous arthroscopie (endoscopie articulaire). L’objectif de l’intervention est de vous redonner un genou indolore et stable compatible avec la reprise de vos activités sportives selon un calendrier bien défini. Deux techniques représentent la majorité des interventions de reconstruction du ligament croisé antérieur :

  • La technique de Kenneth -Jones (KJ) par prélèvement du tiers central du tendon rotulien
  • La technique du Droit Interne et Demi Tendineux (DIDT), par prélèvement des tendons ischio jambiers à la face postérieure de la cuisse.

Le choix du transplant dépend de différents critères que prend en considération votre Chirurgien mais les résultats de ces deux techniques sont similaires. Le nouveau tendon est replacé en lieu et place du ligament croisé antérieur, en réalisant deux tunnels osseux, l’un dans le fémur l’autre dans le tibia. La fixation du nouveau transplant est assurée par des vis résorbables. Si la rupture du ligament croisé antérieur n’est pas complète, la ligamentoplastie peut être partielle, ne reconstruisant qu’un des deux faisceaux du ligament croisé antérieur. Dans le même temps opératoire, les lésions méniscales sont traitées par résection ou suture.

5- Comment se déroule l’hospitalisation ?

Vous êtes hospitalisé la veille de l’intervention pour une durée de trois jours. L’intervention dure en moyenne une heure. Elle est réalisée sous anesthésie générale ou rachi anesthésie. En post opératoire immédiat, vous bénéficierez d’une prise en charge de la douleur comportant notamment un bloc nerveux à la racine de la cuisse permettant d’endormir le membre inférieur pendant 2 à 3 jours afin d’éviter toute douleur sur le genou. Un kinésithérapeute vous prendra en charge dès le lendemain de l’intervention et jusqu’à votre sortie. La marche sera autorisée à l’ablation du drainage au deuxième jour avec une mise en charge progressive sur le membre inférieur sous couvert de deux cannes anglaises. L’objectif de La rééducation est d’effectuer un réveil musculaire rapide de la cuisse et de débuter la récupération de la mobilité du genou. Vous bénéficierez en outre d’une prophylaxie anti thrombotique visant à éviter la phlébite par le port de bas de contention pendant 15 jours et une héparine de bas poids moléculaire pendant 15 jours. La sortie s’effectue à partir du troisième jour post opératoire comportant soit un retour à domicile soit un départ en centre de rééducation, comme prévu en consultation. Lors de votre départ, vous bénéficierez d’une lettre pour votre médecin traitant, de consignes personnelles pour le mois qui suit et d’un protocole de rééducation. Votre arrêt de travail durera entre six semaines et six mois en fonction de de votre type activité professionnelle (sédentaire ou plus lourde)

6- Quels sont les risques et les complications de l’intervention ?

Toutes les complications liées à la chirurgie du genou peuvent se rencontrer après la ligamentoplastie (infection, phlébite, algodystrophie). Il existe quelques complications rares mais plus spécifiques à la ligamentoplastie : La raideur articulaire est la plus fréquente. Elle est combattue médicalement par des antalgiques, des anti inflammatoires et une rééducation adaptée.

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